«Vibe coding » : quand coder à l’intuition tourne au casse-tête - TREIZE | Agence web à Montréal

«Vibe coding » : quand coder à l’intuition tourne au casse-tête

Par Raphaël Fillion

«Vibe coding » : quand coder à l’intuition tourne au casse-tête

Par Raphaël Fillion

Le développement peut sembler vraiment difficile, presque impossible pour certains. On se dit qu’il faut des années de pratique avant d’espérer décrocher un premier emploi dans le domaine. Et même en 2025, alors qu’une nouvelle technologie « révolutionnaire » semble sortir chaque mois, plusieurs ont encore de la difficulté à suivre le rythme.
En février 2025, l’informaticien de renom Andrej Karpathy, a publié sur X (anciennement Twitter) un message où il emploie pour la première fois l’expression « vibe coding ». Il définit ce concept comme le fait d’utiliser l’IA pour coder sans vraiment savoir ce qui se passe sous le capot. L’avantage ? La vitesse à laquelle on peut aboutir à un produit, même sans la moindre notion de programmation. Ce concept permet aux développeurs d’arriver rapidement en prototypage, et laisser la portion d’optimisation en fin de projet.

 

Il y a certains biens faits pour ce concept :

  • Sensation de vitesse : on voit l’appli prendre forme en temps réel.
  • Adrénaline créative : trouver mentalement la solution à un problème provoque un léger frisson d’excitation.
  • Faible barrière d’entrée : on ouvre un éditeur quelconque, on tape – c’est tout.
  • Boucle d’apprentissage accélérée : chaque prompt renvoie un code commenté qui sert de mini-tutoriel, compressant des mois d’étude en quelques sessions guidées.
  • Démocratisation du développement : designers, entrepreneurs ou marketeurs peuvent concrétiser leurs idées sans dépendre d’une équipe technique, élargissant l’accès à la création logicielle.
Mais vous me voyez venir … les bienfaits s’arrêtent ici.

 

Derrière la fièvre du « vibe coding » se cachent aussi des zones de turbulence :

  • Dette technique éclair : ce qui est prototypé en un clin d’œil peut devenir un cauchemar à maintenir ; le code généré à la volée manque souvent d’architecture solide et de tests automatisés.
  • Compréhension superficielle : laisser l’IA écrire la logique réduit la maîtrise du développeur ; au premier bug sérieux, on se retrouve à déchiffrer une base de code qu’on n’a jamais vraiment comprise.
  • Dépendance à l’outil : si le service d’IA change d’API, devient payant ou tombe en panne, le flux de travail s’effondre – et l’équipe doit réapprendre à ramer sans moteur.
  • Biais et hallucinations : les modèles génèrent parfois des solutions non optimales, voire vulnérables, en s’appuyant sur des corrélations floues ; sans œil critique, on peut intégrer des failles de sécurité ou des anti-patterns.
  • Qualité et performance en retrait : un prototype rapide n’est pas synonyme d’application robuste ; optimisations, accessibilité et conformité réglementaire nécessitent encore l’expertise humaine et du temps dédié.

Comment peut-on alors utiliser le « vibe coding » de façon optimale ?

  • Cartographier avant de coder : Prenez le temps de dessiner l’architecture : écrans, parcours utilisateur, look & feel. Un squelette clair évite les impasses plus tard.
  • Nourrir l’IA d’un maximum de contexte : Montrez-lui les maquettes, décrivez les attentes et les cas limites ; plus elle en sait, moins elle hallucine.
  • Dialoguer, itérer, recommencer : Posez des questions (« Explique-moi ce bloc de code »), testez, rollback quand ça dérape, et repartez proprement si nécessaire.
  • Maîtriser les fondamentaux : Git, variables d’environnement, déploiement : ces bases restent indispensables pour consolider les 20 % finaux (avec Cursor, Windsurf ou autre).
  • Tirer parti de la communauté : Discords dédiés, forums, professionnels : demandez de l’aide, partagez vos blocs et avancez sans bloquer.
  • Aller vite, mais pas à l’aveugle : « Move fast and break things », oui – à condition de savoir réparer aussitôt et documenter le chemin parcouru.
Le « vibe coding » est un excellent accélérateur pour transformer une idée en prototype. Il requiert toutefois un retour aux fondamentaux : revue de code, refactorisation, tests et architecture soignée. Utilisé avec discernement, il favorise l’innovation ; appliqué sans contrôle, il ouvre la porte à une dette technique conséquente. Trouver l’équilibre entre la dynamique créative et la rigueur d’un code robuste et maintenable reste la clé du succès.
Et vous, comment utilisez-vous l’IA ?
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