Quand Google tente d’améliorer son expérience utilisateur…

Par TREIZE

Quand Google tente d’améliorer son expérience utilisateur…

Par TREIZE

Bonjour, mon nom est Paul, et je vais vous donner LA solution qui m’a fait devenir riche en moins d’une semaine!

N’avez vous jamais été interpellé lors de votre navigation quotidienne sur la toile par cette voix, ce son, cette musique ou ce bruit agaçant arrivant de nulle part après avoir cliqué sur un lien douteux ou glissé votre curseur malencontreusement sur une pub? Parmi tous vos onglets ouverts, il est parfois difficile d’accéder à la fenêtre source de la nuisance pour y mettre un terme. C’est sans compter sur Google qui, dans l’une de ces dernières notes de mise à jour pour son navigateur, annonce sa volonté de mettre un terme à ces parasites sonores.

Premiers pas

En octobre dernier, Google a pris l’initiative (d’essayer) de régler ce problème. La multinationale permet d’abord, dans sa mise à jour de Chrome 63, à l’utilisateur de couper manuellement le son des onglets qui le gênent par un simple clic droit sur celui-ci suivi d’un clic sur l’option adéquat. L’objectif derrière cette première manœuvre est de limiter les nuisances non prévues. Cette sourdine qui reste active entre les sessions permet à l’utilisateur de réduire à néant ce problème de façon permanente sur les sites qu’il fréquente le plus. Quant à la pollution générée par les contenus non désirés, comme les pubs qui ouvrent une fenêtre supplémentaire, quand on clique sur le mauvais bouton sur un site de streaming par exemple (oui on vous voit), Google prévoit d’inclure un bloqueur de publicité built in, un peu à la manière d’AdBlock qui réduira de façon conséquente ce genre d’événement.

Mais ce n’est pas tout: cette mise à jour effective l’année dernière, qui a déjà fait ses preuves dans l’amélioration de l’expérience utilisateur, est suivie, en cette fin avril 2018, d’une mise à jour qui a fait parler d’elle.

La fin des vidéos en autoplay, ou presque

Dans la version de Chrome numéro 64 à 66, Google prend les devants en bloquant la quasi-totalité des vidéos non muettes et des sons qui se jouent à l’arrivée sur la page d’un site web. À la manière d’un coup de pied dans une fourmilière, cette nouvelle fonctionnalité a fait se mouvoir énormément d’internautes autour de la question de la censure qu’impose ainsi le géant du Web.

Rappelons les faits

Dans un article de blogue récent, John Pallett (Product manager chez Google), affirme qu’un nombre conséquent de vidéos à lecture automatique sont destinées à des utilisateurs qui n’en veulent pas. Dans les 6 secondes après l’apparition de la nuisance, ceux-ci essaient de fermer, rendre muet ou mettre en pause les onglets concernés. C’est pourquoi la nouvelle version du navigateur est censée bloquer toutes les vidéos et les sons qui ne sont pas dans les préférences de l’utilisateur.

Mais comment définir la préférence de l’utilisateur?

Après la mise à jour, si vous stoppez une vidéo automatique sur un site, Google s’en souvient. Il bloquera alors tout contenu automatique lors de votre prochaine visite. Dans le cas contraire, Google s’en souviendra aussi et laissera les vidéos jouer si vous ne les stoppez pas. Pour les nouveaux utilisateurs qui n’ont pas encore d’historique de recherche, Google a prévu un échantillon d’environ 1000 sites populaires qui seront libre d’afficher des contenus automatiques, et s’adaptera ensuite à la manière dont les nouveaux venus se comportent.

Mais alors quel est le problème?

Le problème c’est que dans cette optique de sélection, Google a omis de faire exception aux supports qui ont besoin de cette fonctionnalité pour exister. C’est ainsi qu’en quelques jours, de nombreux projets artistiques, ludiques ou de jeux vidéos web ont vu leur contenu striker par le navigateur. Cela ne veut pas dire que leur contenu n’était plus accessible totalement, cela voulait dire que si l’utilisateur se servait de Google Chrome et que ce site n’appartenait pas à ses préférences, son contenu se voyait cacher voir bloquer et non utilisable.

Autant vous dire qu’il a fallu très peu de temps à Google pour faire machine arrière et retirer cette fonctionnalité.

Retour en arrière: une erreur de communication

L’initiative est bonne, mais le manque de communication de la part de Google concernant ses effets et les moyens dont disposent les développeurs pour s’adapter à cette nouvelle fonctionnalité aurait pu coûter cher à celui-ci. En effet, les jours suivants l’application de la mise à jour, Google s’est excusé et reconnait ne pas avoir assez communiqué sur les effets d’un tel dispositif. Ce retrait, qui est temporaire, doit en principe laisser le temps aux développeurs de tels projets de s’adapter et d’utiliser les outils mis à leurs dispositions pour être prêts lors du lancement officiel en octobre 2018.

Conclusion

En voulant bien faire, peut être que le géant du web s’est un peu précipité et il y a une leçon à en tirer: Quand on essaie d’améliorer l’expérience utilisateur d’un projet aussi gros qui en plus est déjà existant, il faut savoir bien prendre en compte tous les éléments qui le composent et ne pas prendre le risque de laisser de côté un bon nombre d’utilisateurs. Un bad buzz comme celui qu’à eu Google à cause de cette affaire peut coûter vraiment cher s’il n’est pas bien géré par la suite, alors autant faire attention!